Amour et Aimer

Enseignements de la Sagesse
L'essence des enseignements
Livre: L'Amour

L’amour est la base de l’existence de l’univers entier, il est le principe qui conduit à la synthèse. L’amour mène et tient tous ensemble. C’est par l’amour que même des contraires apparents peuvent être rapprochés, car il nous permet de reconnaître les contraires comme compléments mutuels: „La source de l’amour unit tout ce qui existe“. (L’Infini I, 203)

L’amour pur est magnétique et impersonnel. De même que les courants qui coulent au travers d’un aimant, il ne choisit ni où il veut aller ni ce qu’il veut attirer. Les Maîtres de la Sagesse vivent dans ce magnétisme divin de l’amour. Ils n’attirent pas les gens, ce sont les gens qui sont attirés par eux. Ils laissent à chaque âme autant de liberté que celle-ci ne le désire. Il y a des gens qui travaillent avec pression ou avec un magnétisme animalier; ils essaient de lier les autres à eux et de les contrôler. Cela n’a rien à voir avec l’amour, mais c’est de la manipulation et tient les êtres humains comme des prisonniers. L’amour pur ne prend pas possession, il laisse libre.

L’âme répand volonté, amour et activité intelligente comme ses trois qualités réelles. Lorsque l’âme se reflète dans la personnalité, les trois qualités sont la plupart du temps déformées: la volonté devient désir, l’amour divin et la sagesse deviennent émotion et points de vue teintés d’émotions. L’activité intelligente devient l’intellect concret, la pensée raisonnable. L’illimité est limité, l’amour restreint et amour personnel: nous aimons nos propres gens, et non les autres, nous avons des préférences et des aversions et c’est d’après cela que nous jugeons les autres. L’amour émotionnel nous restreint, il nous donne l’impression que quelqu’un nous prend par la nuque et nous serre. Certaines mères perdent leurs enfants à cause de leur amour émotionnel, les enfants partent car ils ne veulent pas qu’on s’approprie d’eux. Exiger quelque chose au nom de l’amour n’est rien d’autre que le désir de vouloir posséder. Beaucoup commettent l’erreur d’exiger l’amour d’autrui. Cela ne fonctionne pas. L’amour se crée en nous de lui-même et par le fait d’avoir une bonne conduite. Lorsque des couples exigent l’amour l’un de l’autre, ils sont tout au plus un sujet de dépit pour l’autre. Nous voyons fréquemment des couples brisés; dans la plupart des cas, la relation était basée sur une attirance extérieure qui plus tard est devenue aversion. Beaucoup désirent dénouer leur liaison à cause du comportement de l’autre, ils se tiraillent mutuellement, restent ensemble à cause de raisons sociales.

Dans la société actuelle, on ne différencie pas la plupart du temps entre amour et désir, la sexualité elle-même est considérée comme de l’amour. Lorsqu’un jeune homme regarde une jeune femme et vice versa, il est alors dans leur regard plus de désir et d’émotion que d’amour. Au lieu de dire „je t’aime“ nous devrions dire: “je suis tombé sous l’effet de l’émotion“. Nous appelons cela amour mais nous recherchons la réalisation de nos désirs. C’est une altération. Et si l'homme éprouve un désir illégitime vers l'autre sexe, même un disciple avancé tombe. Satisfaire à ses désirs sexuels par des possibilités illégitimes cause des ravages intérieurs et crée des problèmes à l’extérieur.

Tant qu’un homme et une femme ne sont pas en équilibre à l’intérieur, l’homme désire une femme et la femme un homme. Ce désir ardent est rempli sur le chemin spirituel non par le fait de vivre la sexualité mais par un approvisionnement provenant de l’intérieur. Il nous est d’abord communiqué la compréhension que le partenaire que nous choisissons et que nous épousons est notre partenaire et que nous sommes liés non seulement de façon éthique, morale et sociale, mais également spirituellement. La nature s’occupe par lui de l’aide et de l’entraînement nécessaires. La mode actuelle consistant à avoir en supplément une femme spirituelle est une farce et bafoue les femmes. Aucunes règles ne sont pliées pour les agréments individuels. La vie en harmonie avec le partenaire permet les rajustements au niveau psychique et physique, et les besoins biologiques sont satisfaits des deux côtés. Des corps sains et harmonieux peuvent être également proposés aux âmes à incarner. C’est un grand rituel. Lorsqu’au bout d’un temps approprié les descendants travaillent pour le bien général, le rituel est accompli. Dans un pas suivant, l’homme s’élève lentement à la dévotion, en ce sens que l’homme ressent davantage l’aspect féminin et la femme l’aspect masculin dans le cœur. A ce stade il est conseillé à l’homme de méditer sur le divin en tant que divinité féminine et à la femme en tant que divinité masculine. Beaucoup en Inde se tournent vers le chemin du discipulat de cette manière. En ce cas l’émotion meurt mais l’amour véritable vit.

L’amour pur ne peut exister avec le désir. Bien des initiés ont prouvé que l’amour sans désir et sans émotion peut exister. Ainsi Jésus aimait Marie-Madeleine, mais en aucune manière il ne la désirait. D’autres la désiraient sans l’aimer. Du côté d’un initié, il ne coule que l’amour et la lumière, mais jamais le désir, car lorsque le niveau de la vérité est atteint, l’avidité et le désir n’existent plus. Pour lui, l’amour ne nécessite pas d’hommes, d’objets ou d’endroits particuliers, comme c’est le cas chez nous car il vit dans l’amour. Vivre dans l’amour est autre chose que d’aimer. Aimer est un acte personnel et vivre dans l’amour, c’est la vie dans la mer de l’amour ou dans la qualité de l’âme. Lorsque nous vivons dans l’amour, l’amour coule à travers nous et nous ne connaissons pas de préférences. Si nous commençons cependant à aimer, c’est un aspect personnel.

On parle beaucoup du fait que les hommes devraient aimer leur prochain, mais l’appel à aimer les autres et même nos ennemis ne nous permet pas de vivre l’amour. L’amour provient de l’expérience de l’unité; c’est par la connaissance de l’unité que l’amour commence automatiquement à couler. Si nous gardons cette unité de l’existence sur l’arrière plan de notre pensée, nous trouvons l’Un en nous-mêmes et aussi chez tous les autres, qu’ils nous aiment ou non.

L’amour signifie de s’occuper de quelque chose; le fait d’ignorer n’est pas l’amour. Lorsque nous avons l’amour en nous, donner et partager est également naturel, sans y avoir une mauvaise sensation. Il est facile d’apporter un sacrifice avec l’amour. L’argent est un moyen remarquable d’exprimer l’amour, dans les mains de personnes de bonne volonté, il peut faire un grand bien. Si nous n’avons pas les moyens nécessaires, nous pouvons gagner de l’argent ou alors aider les gens avec d’autres capacités. A nous aussi la nature nous offre beaucoup par pur amour. Nous devrions reconnaître ces cadeaux et en être reconnaissants.

Sur le plan physique, nous pouvons comprendre la force de l’amour de tenir ensemble comme le sang. Beaucoup de magie est effectuée par le sang, du fait qu’il a une force magnétique. Au niveau de la couleur, c’est la couleur rouge qui émerge à l’aube qui y correspond. C’est le rouge corail, nommé Ardra en sanscrit. Les coraux détiennent à un degré élevé l’énergie de Ardra. Le fait de toucher au corail stimule les qualités du cœur et le principe de vie en nous. Les coraux nous offrent la chaleur de l’amour, non celle du désir physique mais la sensation de solidarité. En Orient beaucoup portent des colliers de corail. Ils ne devraient pas être portés sur les vêtements, pour être vus par d’autres, mais de telle manière qu’ils touchent la région du cœur, c’est uniquement ainsi qu’ils donnent leur influence. La couleur rouge corail est une couleur protectrice; par son état, c’est la qualité supérieure du lotus du cœur. Les voyants y reconnurent la qualité inhérente divine du sang. La méditation sur cette couleur chasse les impuretés de l’aura et permet de recevoir les vraies qualités de l’amour divin. En Inde on apporte une vénération rituelle à la mère divine au moyen de poudre de safran de couleur rouge corail et de fleurs rouge corail. Ainsi on honore la beauté de l’amour de la mère, car elle tisse tout et maintient en accord mutuel et interdépendance. Rien n’existe pour soi de manière indépendante: les minéraux, les plantes et les dévas- tout est tissé si joliment par mutualité, par interdépendance et par le fil de la cordialité.

Sources: K.P. Kumar: Hercule – L’homme et le symbole / Venus. The Path to Immortality / The Aquarian Cross / div. notices de séminaires The World Teacher Trust - Dhanishta, Visakhapatnam, Inde . - L’Infini I. Société Agni Yoga, New York (www.agniyoga.org).