Les Dévas

Enseignements de la Sagesse
Les Êtres sublimes

Quand une vache mange de l'herbe, elle la transforme en lait. La vache ne sait pas comment cette transmutation alchimique se produit à l'intérieur d'elle. Le merveilleux processus est guidé par les intelligences de la nature. Partout dans la nature, nous voyons ces intelligences à l'œuvre; elles s'occupent de processus hautement complexes, maintenant les structures et les schémas d'une manière appropriée. Les scientifiques modernes n'acceptent pas l'existence de ces êtres subtils; le Maître EK dit que c'est une question de maturité pour laquelle la science doit encore attendre. La science spirituelle les appelle les Dévas; en occident on les appelle les esprits de la nature, les anges ou les archanges.

On peut imaginer les Dévas comme des centres d'énergie qui réalisent les différents états et plans de la création. En Sanskrit Divi signifie rayonner et ainsi les êtres de lumière sont appelés Dévas. Il y a un vaste nombre d'intelligences cosmiques, planétaires et microcosmiques qui travaillent en nous et dans les différents royaumes de la nature. Les Enseignants aussi sont appelés Dévas ou Guru Dévas, ce sont des êtres illuminés qui continuent d'enseigner les autres afin qu'ils trouvent aussi la lumière. Ainsi les Maîtres de Sagesse sont des hommes qui ont atteint le statut de Dévas de sorte qu'ils deviennent des sources d'adoration. Un individu ne devient un Maître non parce que les autres lui ont donné ce titre mais parce qu'il est impersonnel et qu'il peut inspirer comme un Déva.

Les Dévas n'accordent pas de faveurs personnelles; ils travaillent d'une façon impersonnelle de la même manière que les différentes fonctions de notre corps ou que les planètes. Dans leur essence, ils ne sont pas mentaux et travaillent ainsi pour le Plan sur la terre. Quand on s'élève jusqu'au plan bouddhique et que l'on travaille d'une façon impersonnelle, on peut se relier avec l'activité dévique et devenir une partie de l'équipe.

Tous les Dévas proviennent de Dévi, la Lumière originelle du Monde. On l'adore sous une forme féminine, en tant qu'énergie féminine car elle est la première émanation ou transformation de l'existence éternelle. C'est ainsi qu'est née la tradition de l'adoration de la Mère du Monde. Dans les Védas on l'appelle Aditi, la Lumière au-delà de l'obscurité, invisible aux yeux. Toute lumière est une partie de cette Lumière; aucune d'elles n'en est indépendante. Même les êtres illuminés la prient car les diverses lumières émergent de cette Lumière.

Aditi est représentée par un cercle avec un point central. On recommande de méditer sur ce symbole, de rester dans le centre du point et de sentir le cercle autour de soi. Quand on voit régulièrement le cercle via l'écran de notre mental, une porte circulaire s'ouvre. La Lumière d'Aditi est la lumière de la vue occulte, on l'appelle aussi la Lumière qui pénètre tout, qui soulève le voile de la nature et nous fait voir la Lumière derrière chaque forme et activité.

La Lumière originale se subdivise en 12 qualités de lumière. On les appelle les 12 Adityas, les fils d'Aditi. Ce sont les Dévas de la radiation ou de la conscience. Ils sont l'aspect âme de l'ange solaire qui s'exprime via les 12 mois de l'année en tant que les 12 qualités des signes solaires. Dans notre corps, les 12 signes se répartissent de la tête aux pieds. Les Adityas travaillent en nous comme conscience, instinct, intellect et intuition, sous formes de pensées et d'actions. Ils sont représentés par le symbole du dodécaèdre et forment le premier des groupes majeurs de Dévas.

Le deuxième groupe de Dévas appelés Rudras contient les Seigneurs de la vibration. Ils créent des vibrations dans l'Akasha et ainsi perturbent la Lumière originale comme un caillou jeté dans un lac. Via ce «rugissement des Rudras» la Lumière est multipliée en 7 lumières et le Son primordial en 7 sons. Les Rudras sont des énergies de premier rayon, ils peuvent créer et détruire. Ils détruisent l'unité et créent la multiplicité, mais ils détruisent aussi la multiplicité pour revenir à l'unité. Ainsi ils représentent l'aspect volonté de l'âme et nous aident à détruire les obstacles. Il y a 11 Rudras transmettant leur force à travers l'éther. Ils travaillent avec les processus de pulsation comme la respiration, mais aussi avec le mouvement et les fonctions électriques.

Le troisième groupe de Dévas sont les Vasus, les Dévas de la matérialisation. Les 8 Vasus permettent la manifestation matérielle, ils gouvernent l'évolution et les fonctions de création, et permettent aux êtres d'y entrer et de se développer. L'atome tire son pouvoir des Rudras et sa densité sur le plan matériel des Vasus. Ensemble, avec les Aswins Mitra et Varuna -les principes de l'énergie de gauche et de droite ou l'énergie féminine et masculine- il y a 33 groupes majeurs de Dévas (12+11+8+2).

Sans le corps physique nous ne pourrions ni sentir ni réaliser l'existence en nous des groupes de Dévas y travaillant en tant qu'unité. En se connectant à eux et en visualisant leur travail dans les centres éthériques nous commençons à réaliser leur activité en nous. C'est leurs capacités qui nous font voir et entendre, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur ou encore utiliser d'autres sens. De cette façon, nous devenons doucement conscients de la connexion entre le plan physique et les mondes subtils.

Nous n'avons contribué en rien à la présence des Dévas en nous. Ils y sont grâce à leur amour impersonnel et leur compassion. Les intelligences travaillant en nous souffrent d'une peine incommensurable lorsque nous abusons d'eux et que nous agissons d'une façon irresponsable avec notre corps et nos sens. Les Dévas fonctionnent en nous d'une façon rythmique de sorte que notre corps demeure en bonne santé. Néanmoins, si notre mode de vie va à l'encontre de leur rythme, ils se retirent doucement pour sentir ensuite que ce corps n'est plus un endroit sûr pour eux. Quand par exemple, ils se retirent du système digestif nous le sentons comme indigestion. Quand les Dévas abandonnent leur travail dans le foie, nous disons «mon foie ne fonctionne plus bien». Les Dévas se tiennent à l'écart tant que l’on n’a pas corrigé notre comportement. S'ils ne reviennent plus nous devons penser à une transplantation. Quand on se comporte correctement, ils continuent de fonctionner. Ils regardent la Lumière en nous comme leur sauveur et trouvent que : «nous sentons la Lumière et de ce fait nous pouvons rester.»

Notre corps est le résultat d'un très long travail avec les Dévas qui ont créé une merveilleuse demeure pour l'habitant intérieur qu'est l'âme, aussi on ne doit pas en faire mauvais usage. Il est dit dans les écritures orientales que le corps humain préparé par la création des Dévas a atteint son plus haut point car avec ce corps on peut expérimenter les 7 plans d'existence. D'où le fait que l'homme soit considéré comme l'image de Dieu. Il est plus grand que les Dévas eux-mêmes qui ont besoin d'un corps humain pour descendre sur terre. Les anges nécessitent la coopération des êtres humains pour être capables d'accomplir le plan divin sur la terre. Les êtres des royaumes inférieurs ne peuvent créer un contact conscient avec les Dévas ni s'élever avec eux. Nous avons cette possibilité via l'habilité qu'offre notre corps humain. Mais nous ne savons pas comment nous comporter avec le corps, nous nous emprisonnons nous-même puis souffrons de nos problèmes.

Le travail des Dévas en nous peut être augmenté si nous nous relions consciemment à eux et agissons depuis cette conscience. De cette façon, la nourriture que nous mangeons peut-être consommée comme une offrande aux Dévas, de sorte que le feu de la digestion brûle bien et qu'ils puissent nous supporter de cette façon.

Les rituels plaisent aux Dévas, dès lors les rituels de guérison ou les hymnes invocatoires ont émergés pour solliciter la guérison des maladies incurables ou pour repousser le sort de la maladie. On invite les Dévas en gardant purs l'espace et la nature autour de nous, lorsqu'on les décore avec des choses pures et fines et que l'on sanctifie l'atmosphère avec des bougies et de l'encens. Les différentes herbes utilisées dans les rituels du feu sont reliées énergétiquement à différentes intelligences cosmiques. Les Dévas sont contents lorsqu'on leur offre -via le feu- de la nourriture qui leur est énergétiquement agréable; ils sont invoqués avec les sons corrects. Donc, des mantrams sont chantés et des prières sont offertes et ensuite les Dévas nous aident par des actes de bonne volonté. En Sanskrit on dit : «pour inviter les Dévas et expulser les démons invoque le OM.» On peut particulièrement approfondir notre relation avec eux les jours de pleine et de nouvelle lune. Si nous faisons les rituels toujours au même moment, ils sont encore plus efficaces.

Les Dévas aiment coopérer avec ceux qui pratiquent des actes de charité, nous recevons leurs bénédictions quand nous aidons d'autres gens ou du moins lorsque nous donnons à boire à une plante ou quelques grains aux oiseaux. En Inde, on distribue des vêtements pour rechercher la protection et la bénédiction des Dévas pour une personne.

Avec l'adoration quotidienne et la charité, il y aura deux anges pour nous protéger à plein temps. Ils s'assignent eux-mêmes à venir nous guider, nous protéger et nous illuminer. Ils rendent visibles nos folies personnelles et nous enseignent comment nous rectifier. Le travail des Dévas est de nous aider sur la direction dans laquelle nous progresserons. Et pour cela, nous pouvons solliciter leur coopération et leur support.

Sources: K.P. Kumar: Sri Suktam / div. notices de séminaires. E. Krishnamacharya: Vishnu Purana. The World Teacher Trust - Dhanishta, Visakhapatnam, Inde.