La Loi Éternelle

Enseignements de la Sagesse
La nature spirituelle

La loi de l’existence est à la base de la création. Elle apporte les différents niveaux et les intelligences qui les gouvernent. Ils se tiennent tous sous LA loi qui précède les nombreuses lois de la nature et les comporte. Cette loi éternelle, appelée Dharma en Orient se manifeste au travers de toutes les unités de la création ; elle reste cachée en arrière-plan avant et après la création. Le langage symbolique des enseignements de la sagesse la visualise comme une roue de lumière, qui tourne à la pointe de l’index du grand seigneur de la pénétration (Vishnu). Elle est également représentée comme cercle avec un point au milieu, le cercle étant de tous les modèles géométriques la figure de la perfection.

L’origine des manifestations périodiques qui est appelée la cause des causes est désignée comme la loi du karma ou de l’action. Par là tout ce qui existe dépend du changement permanent ; les formes s’assemblent et se défont. La chaîne des causes et effets est dans la nature des choses ; lorsque nous la suivons nous ne nous impliquons pas et le karma reste pur. Si nous agissons à partir de nos propres motifs, nous créons des conséquences qui ont des effets qui nous engagent et dérangent l’équilibre. Lorsque nous parlons de Karma, nous pensons la plupart du temps au Karma individuel qui n’est pas en accord avec la loi.

Un autre nom pour la loi ou Dharma est sagesse. Nous sommes sages si nous agissons en accord avec la loi et le rythme de la vie, c’est-à-dire, si nous mangeons lorsque nous avons faim, et ne le sommes pas si nous mangeons sans faim. Si nous mangeons trop ou trop peu cela a des conséquences. Nous faisons beaucoup de choses dont nous savons qu’elles ne sont pas en accord avec la loi. Que nous en soyons conscients ou non, nous récoltons ce que nous semons. Si nous désirons récolter de bons fruits, nous devons choisir la bonne semence. Nos pensées et motifs sont la semence. Si la semence est malade, elle ne peut donner un bon fruit, même avec le meilleur engrais. Une envie mauvaise ou démesurée nous fait sortir de la faculté de discernement. Cela développe en nous une matière grise qui forme un empêchement entre l’âme et le corps. La conscience du corps assombrit alors l’âme et la retient prisonnière.

Lorsque nous sommes orientés vers l’âme et équilibrés, la juste compréhension de la loi se révèle et nous la suivons instinctivement. Lorsque nous vivons dans la personnalité et nous distançons de l’âme, nous avons une compréhension troublée de la loi et nous nous en faisons notre propre représentation. En vue de développer la conscience qui est en accord avec la loi, c’est le son RAMA qui est le mieux. Rama n’est pas une divinité hindoue : d’après les enseignements de la sagesse, RA est le son du feu, pour transformer la matière et la purifier, Ma est le son de la matière. Le son Ra-Ma a la force de nettoyer, de protéger et de guider de sorte que nous ne soyons pris dans des activités illégales.

Un initié a une toute autre compréhension de la loi qu’un homme soi-disant normal, parce que sa manière d’approche est issue de l’âme et non des législations civiles et sociales faites par les hommes. Elles ont leur rôle et l’initié les respecte dans la mesure où elles sont en accord avec la loi de la nature. Si elles ne sont pas en accord, il ne leur témoigne pas beaucoup de respect. Cela fait partie de son activité de détruire les fausses lois, convictions et traditions religieuses et d’imposer ainsi la loi. Les initiés expriment toujours la vérité et la loi d’une manière rafraîchissante. Ils travaillent souvent de manière héroïque sous des conditions des plus dures et rien ne peut retenir leur volonté de manifester. Nous trouvons un tel héroïsme chez les fanatiques et les terroristes, les initiés cependant travaillent en accord avec la loi, à chaque niveau.

Jésus a souri à Pilate et lui a ainsi montré que sa loi n’était pas la loi et que sa justice n’était pas la justice. Pilate savait dans son for intérieur que Jésus avait raison, il a néanmoins suivi la pression de forces égoïstes et manipulatrices. Jésus a provoqué la force sociale en brisant la loi du Sabbat afin d’aider les indigents. Il a purifié le temple d’une activité commerciale, ce dont les gens ordinaires étaient heureux, pas ceux par contre qui avaient l’argent et le pouvoir. Sa force reposait sur le pouvoir de l’amour et du savoir, la lobby des détenteurs du pouvoir se sentit provoquée par lui et exigea sa mort.

Aujourd’hui aussi les riches et les puissants jouissent des meilleurs privilèges de la société. Ils savent comment faire les lois et manipuler. Actuellement, c’est le monde des affaires qui commande, ce n’est ni la loi ni les gouvernements. Est considéré comme efficace le manager qui sait bien manipuler et sait comment il peut au mieux se servir en sa faveur de la loi, du gouvernement et de la concurrence. Les grands konzerns se combattent mutuellement pour la suprématie, on ne peut pas s’imaginer combien de crimes sont commis sous l’illusion du profit personnel. Il est fort possible de manipuler le monde entier, l’être en soi-même ne peut être néanmoins manipulé. Tout ce qui est contraire à la loi intérieure ne nous satisfait pas vraiment. Nous nommons ce principe de base la conscience et elle ne devrait pas être tuée. La nature nous offre la joie lorsque nous travaillons pour la loi et le plan de la nature. Le chemin vers l’équilibre intérieur est de placer l’homme au centre de l’intérêt et de consacrer la propre action au bien de l’humanité.

Nous attendons des gens un certain comportement de standard. Les uns peuvent le suivre, d’autres pas. Nous avons tendance à juger ceux qui n’en sont pas capables. Nous les considérons comme incapables, mauvais ou pêcheurs. D’autre part, ceux qui sont jugés méprisent ceux qui les jugent. La sagesse ne connaît pas de jugement, elle ne répartit pas non plus les gens en bons ou mauvais, mais en ceux qui savent et ceux qui ne savent pas.

Lorsque nous nous alignons sur la loi, notre compréhension s’élargit, notre attitude devient plus compatissante, plus apte à intégrer, plus libérale, elle n’exclue plus et n’interdit plus. La nouvelle ère ne pense plus en termes de punition. Il n’est pas nécessaire de repousser ou de haïr celui qui ne vit pas en accord avec la loi, car cela est aussi une expression d’ignorance. En tout se trouve encore la lumière. Nous ne devrions donc pas critiquer ce que les autres font ou juger, mais nous relier à la lumière, car la lumière est toujours plus forte que l’obscurité de la personnalité.

Ceux qui ne se tiennent pas aux lois devraient être dissuadés par les conséquences. Le gouvernement devrait répandre uniquement cette crainte dans le monde. Nous devrions essayer d’éviter les infractions et si elles sont tout de même commises, nous devrions regarder de quelle manière la situation pourrait être transformée. Les punitions sont insensées, elles ne transforment pas les hommes. C’est pour cela que les maîtres voient les futures prisons comme centres de transformation et non pas comme des endroits où ont lieu des punitions régulières.

Les effets de la loi ne peuvent être changés. Nous ne pouvons pas la tourner selon notre préférence ou avec des prières. Les maîtres ne changent pas non plus la loi pour nous ; ils s’y soumettent, la servent et ne la dépasse pas. Prière et méditation ne neutralisent pas les mauvaises actions que nous avons effectuées hier, elles peuvent cependant nous donner la force de rectifier le mauvais et de faire face aux conséquences. Il semble souvent que ceux qui enfreignent la loi ont plus de succès que ceux qui vivent d’après la loi, tous cependant vivront les effets de leur conduite. Un homme riche qui fait un mauvais emploi de sa richesse, renaîtra comme mendiant. Ceci est la loi. Elle agit au travers des cycles du temps. Ceci est valable pour l’individu mais également pour les grands groupes. Il y a ainsi des effets de la conduite des nations, des peuples, ou de la planète entière. Une conduite juste nous fait apporter les choses justes. Nous sommes responsables de ce que nous obtenons et nous devons prendre sur nous la responsabilité du malheur et des difficultés. Par conséquent nous de devrions pas voir les causes de notre souffrance chez les autres mais en nous-mêmes.

Nous devrions davantage nous fier à la loi divine plutôt qu’à toute autre chose. « La vie terrestre est basée sur des lois inchangeables, sur une compréhension qui comprend les rapports mutuels de tous les mondes et inclue l’acceptance de la vraie signification du monde subtil. » (Supermundane I 205)

Sources: K.P. Kumar: Mantrams. Their Significance and Practice / div. notices de séminaires - E. Krishnamacharya: Science of Symbols. The World Teacher Trust - Dhanishta, Visakhapatnam, Inde- Supermundane I. Association Agni-Yoga, France (www.agniyoga.org)