Présentation du Livre

Histoires de Sagesse

par le Dr. Ekkirala Krishnamacharya Autres livres section Sagesse

Contes de Sagesse

Brève Description:
Les histoires ont toujours été considérées comme le moyen le plus charmant de transmettre la sagesse. Les voyants de tous temps transmettaient des principes compliqués de sagesse par des histoires simples et élucidantes. Maître E.K. (Ekkirala Krishnamacharya) était connu pour son art narratif. Il jouait même en partie ses histoires tout en les racontant et ses auditeurs étaient captivés sous le charme de l’histoire et de sa présentation. Ses « Histoires de sagesse » aident le lecteur à trouver la clé de la sagesse qui enrichit la compréhension.

Contenu:
C’est ta femme!; La présence divine; Sanyasi; Trouvé à la maison; Réflexe conditionné; Le médecin du diable; Absolument impersonnel; Il en est ainsi pour tous les temps; A l’encontre de la rive; Tout est mon jeu; Or céleste; Courses de chevaux; Sortie dramatique; Contact de sage; Grand sacrifice; Bon retour; Combat de l’existence; L’histoire de la marée.

Kulapathi Book Trust, Visakhapatnam, Inde 1982

Le livre n’est pas encore publié en français, seulement en anglais et allemand.

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Echantillon de Lecture

Chapitre 1 : C'est ta femme!

« Que la grâce du seigneur soit avec toi » C’est avec ces mots que Shyam fut béni par son Guru lorsqu’il se prosterna devant le Sanyasi qui était assis en position de lotus. Les mains jointes de Syham touchaient les doigts de pied du Sanyasi pendant qu’il lui présentait son respect. Le Sanyasi était assis sous un Ficus Religiosa.

Shyam : « Swami, je viens te voir afin de recevoir ta bénédiction pour qu’il me soit possible de recevoir un savoir sur ma vie précédente. »

Sanyasi : « Comme si le désordre de la vie présente ne suffisait pas à affliger ton mental sensible. La nature sait mieux. »

Shyam s’assit avec dévouement et demanda : « Avec l’aide de ta grâce, j’aimerais recevoir ce savoir. Je sais que tu as la faculté d’ouvrir ma dimension mentale, de sorte qu’elle atteigne ma vie antérieure. »

Le Sanyasi sourit et ses dents bien alignées brillaient à travers sa moustache. Il toucha délicatement le front de Shyam avec son pouce et lui dit adieu.

Shyam appartenait à une famille orthodoxe indienne. Il pratiquait le Yoga et la méditation et nourrissait l’espoir d’obtenir des forces spirituelles. Il étudiait soigneusement des livres magnifiques sur la vie de différents Mahatmas et touchait les pieds de nombreux Sâdhus. A présent il se sentait extrêmement heureux parce qu’il avait reçu la bénédiction lui permettant d’acquérir la connaissance de sa vie antérieure. Il espérait ainsi recevoir au moment voulu la révélation correspondante.

Le ciel doux et nuageux d’un mois de juin indien rendait la soirée très agréable. Alors qu’il retournait en ville, de hauts arbres au bord de la ville inclinaient doucement leurs cimes avec les sons sifflants de la brise fraîche qui passait dans les feuilles.

Shyam venait de se marier, cependant il ne se sentait pas très attiré vers sa maison ou sa jeune femme. En réalité il n’était pas particulièrement convaincu de la fidélité et de la loyauté de sa femme. Soudain ses yeux furent attirés par un mouvement et il vit que sa femme traversait la route à quelques pas de lui. Un jeune homme robuste la suivait et ils marchaient tous les deux main dans la main. « Est-ce que je vois bien ?, se demanda Shyam en tremblant d’excitation. Il pressa légèrement le pas, L’atmosphère entière était comme un rêve et il se sentait lui même comme étant enivré. Malgré la douce brise, il avait l’impression que l’air était étouffant. Le jeune homme était plongé dans une conversation pleine de vivacité.

Il souriait et sa femme souriait elle aussi! Shyam était incapable de connaître ses propres sentiments. Il les suivit silencieusement alors qu’ils s’approchaient d’un théâtre. Les deux étaient apparemment plongés dans le programme et se réjouissaient à l’avance du film. Ils achetèrent des tickets, mangèrent au restaurant et entrèrent ensuite au cinéma. Shyam les suivit, complètement plongé à observer leurs mouvements. Lorsque les lumières s’éteignirent et que la représentation commença, Shyam se faufila à l’intérieur et s’assit à côté de sa femme avec un regard pitoyable. Elle se tourna tout près du jeune homme qui était assis de l’autre côté, plongée dans une conversation avec lui.

Au bout d’un certain temps Shyam écumait de rage. Il eut finalement un mal infini à se contrôler. Son visage vira au rouge et il s’adressa doucement à sa femme, de sorte qu’elle fut obligée de se tourner vers lui. Elle ne voulait tout d’abord absolument pas tenir compte de lui, mais du fait qu’il lui adressait la parole à plusieurs reprises, elle se tourna vers lui en une fraction de seconde avec un regard de braise. On voyait sur l’écran comment un orage violent se déchaînait et comment un bateau dans la tempête dansait sur les hautes vagues. C’était une réplique du mental de Shyam qui écumait de rage. Il tira sa femme de son côté et lui hurla :

« Qu’est-ce que cela veut dire tout ça ? »

« Espèce de mufle, ça ne tourne pas rond chez toi ? » cria-t-elle effrayée et donna une bonne gifle à Shyam.

« Du calme » Attend un instant. Je m’en occupe », dit le jeune homme en apaisant la femme. Soudain il se leva et se dirigea vers Shyam. Il regarde Shyam attentivement quelques secondes et dit alors : » Oh, le pauvre ! Il est fou ! Détends toi d’abord avec une cigarette. » Il prit une cigarette, la plaça délicatement entre les lèvres de la femme et l’alluma. La tête de Shyam tournait. Il lui semblait se réveiller d’un rêve. Il sortit calmement du cinéma et descendit tout le chemin jusqu’ à l’ermitage du Sanyasi. Songeur il expliqua tout l’événement au Sanyasi et le pria de lui expliquer pourquoi sa femme se comportait de manière si infidèle envers lui, alors qu’il était bon et gentil avec elle.

Le Sanyasi sourit et dit: « Calme toi mon garçon. C’est ta femme dans ton incarnation précédente. Son mari actuel est le jeune homme robuste qui a été si aimable avec toi. Maintenant comme l’envoûtement de ta projection dans ta vie antérieure est passé, tu peux tranquillement rentrer à la maison et y retrouver ta femme actuelle. C’est ce que nous appelons Samsara mon garçon. »